Au secours, j’ai mes menstruations pendant mon examen de baccalauréat !
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En plus du stress normal que l’on vit le jour de l’examen du bac, les filles peuvent en avoir une cerise sur le gâteau, si on peut le décrire ainsi, avec le stress causé par le cycle menstruel, autrement connu par « règles ». Un sujet peu discuté, voire pas du tout, toujours considéré comme un tabou au sein de notre société, comme dans d’autres bien plus éloignées aussi géographiquement que culturellement.
Tout d’abord, avant de commencer à se lamenter sur votre sort, c’est inutile. Des fois, on n’arrive pas à tout planifier ou prévoir. Comme on y peut rien quand on met une jolie robe et qu’il pleut, où quand on comptait voyager depuis des mois, et que les frontières sont closes à cause du Coronavirus ! Donc, si vos règles tombent le jour de votre baccalauréat, ce n’est pas une fatalité mais une phase à vivre, et après la lecture de cet article, on croit fort que vous allez le faire haut la main !
Qu’est-ce que vous attendez pour transformer vos appréhensions MONSTRuels en un simple cycle menstruel ?
Etant très sensibles à tous les sujets touchant les étudiants à l’AMDA (Agence Marocaine de Développement Académique), nous avons discuté ce sujet parmi d’autres il y a quelques jours, et nous avons en effet constaté la grande discrétion autour. Vous pouvez trouver sur internet tous les sujets autour du baccalauréat, même « comment consommer l’alcool avant le bac » et à mon grand étonnement (et le vôtre certainement) « BAC. J'ai triché, un peu (beaucoup) : 6 méthodes testées, plus ou moins risquées » ! Et puis, quelques articles, dispersés par ci et par là relevant de la problématique que nous traiterons aujourd’hui.
Nous allons donc répondre à deux questions les plus imposantes dans ce sujet, et qui sont incontestablement :
- Est-ce qu’avoir ses règles peut faire baisser la performance cognitive (capacité intellectuelle et stratégique du cerveau) de l’étudiante ?
- Comment survivre cette période autant bouleversante émotionnellement que physiquement ?
Pour ne pas tourner autour du pot, on vous l’annonce dès maintenant, NON, nos performances cognitives en tant que femmes ne baissent pas lors de nos règles. Il faut savoir que 50% jusqu’à 80% de la gente féminine souffre de douleurs menstruelles, dont 5% jusqu’à 20% sont suffisamment incommodées pour devoir modifier leurs activités quotidiennes, sauf qu’une étude effectuée par l'École de médecine de Hanovre et l'Hôpital universitaire de Zürich en Suisse a conclu aucune différence dans les performances cognitives pendant et hors cycle menstruel. Une autre étude menée à l’Université Cheikh Anta Diop et l’Institut National supérieur de l’Education populaire et du sport au Sénégal conclue notamment que même les performances physiques des femmes ne sont pas influencées pendant leurs règles, sauf dans les cas assez rares de douleurs extrêmes.
Donc, n’ayez pas de crainte si votre période de menstruation tombe pile poil avoir votre examen de baccalauréat, vos performances sont les mêmes, rien n’influencera négativement sur ces quelques jours d’examens auxquels vous avez tant préparé. Cependant, il existe des cas extrêmes, où les douleurs génèrent non seulement des sensations d’inconfort, mais un mal-être global, et si ce n’est pas les douleurs, les changements hormonaux en général peuvent vous mettre hors de vous-même. Vous angoissez alors en appréhendant cette période plus que l’examen lui-même !
Comment alors survivre cette période ?
Le sentiment de mal-être causé pendant cette période de menstruation peut prendre différentes formes : le désespoir profond, la tristesse, l’anxiété, des crises de panique et d’angoisse, l’irritabilité ou même l’agressivité, de l’apathie, une perte de contrôle ou encore, une humeur très changeante. Et si on rajoute à l’équation tout le stress que l’examen de baccalauréat engendre, on est loin du monde des bisounours !
La bonne nouvelle, c’est que pour tout problème, il y a une solution !
La première chose à faire en cas d’angoisse profonde est d’en parler, abordez le sujet avec votre entourage le plus proche, surtout des femmes plus âgées que vous et dont les conseils ou le vécu peuvent vous être utiles. Sous prescription médicale, en cas de douleurs intenses, vous pouvez prendre certains médicaments pour vous soulager, n’ayez pas peur de les prendre avec vous et en faire usage en cas de crise pendant l’examen, toujours en suivant les consignes médicales. Anticiper sans appréhender, en étant consciente que ce que vous vivez est le cycle normale de la vie, vous n’êtes pas la seule personne sur terre à vivre la même situation, donc il faut l’accepter et ne pas en avoir honte. Il faut aussi comprendre que le facteur psychologique joue un rôle majeur dans votre gestion de douleur et de stress, vous vous connaissez mieux que quiconque, relevez les actions qui vous mettent à l’aise en général et créez en une routine. Une bonne respiration, profonde et régulière, une tisane chaude le matin et le soir, des massages aux articulations. Ces petits gestes peuvent être d’un bon appui lors de l’examen. Essayez d’écouter votre corps et accepter vos émotions, n’enfouillez pas vos ressentis, mais acceptez les, parlez en ou mettez-les sur du papier. Videz votre sac, vos craintes, vos peurs, cette appréhension que vous avez pour votre baccalauréat pour la simple raison que vous pensez que votre cycle menstruel vient s’y immerger. Eh bah, ce n’est pas un intrus mais une partie de votre corps qui cause ce chamboulement d’émotions. Transformez alors ce que vous pensez être une faiblesse en une force. Vos neurones sont les mêmes, sans une de moins, tout ce que vous avez préparé est toujours stocké dans votre cerveau. Alors qu’est-ce que vous attendez pour gagner le défi, réussir cet examen, et commencer un pas dans la vie post-baccalauréat et réaliser vos rêves !
Ayant moi-même un long vécu avec des cycles non pas seulement psychologiquement insupportables mais aussi douloureusement vivables, aujourd’hui je peux dire que j’ai survis. Peut-être que notre environnement ne n’encourage pas à en parler jeunes, mais il le faut, si vous sentez que votre cycle, vos douleurs, votre santé mentale ne sont pas normaux, n’ayez pas peur d’en parler, de chercher de l’aide, de consulter un médecin et surtout chercher à avancer au lieu de stagner dans votre place et de ne pas vivre votre vie comme il le faut et surtout comme vous le méritez.
Article rédigé par : Soukaina Hafidi, 18 Juin 2020