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Parents face au départ de leurs enfants… Nos conseils !

« Mes chers parents, je pars… ». Parents face au départ de leurs enfants… Nos conseils !

 

Pour les adeptes des chansons françaises, vous connaissez certainement le chef d’œuvre de Michel Sardou, si le titre « Je vole » n’est pas aussi révélateur… La première phrase vous en dira plus…  « Mes chers parents, je pars… Je vous aime mais je pars… ».

Et tel Sardou le chante, la vie nous l’apprend, au cours de notre existence, nous sommes amenés en effet un jour ou l’autre à s’envoler et à quitter le cocon familial. Pour ceux qu’ils l’ont déjà expérimenté, vous le savez certainement, comme moi d’ailleurs, que cette phase est l’une des plus compliquées de note vie, aussi bien pour les enfants que pour les parents… voire plus difficile pour les parents !

La majorité de ces cas est sans surprise après le baccalauréat. Le bachelier amené à continuer ses études ailleurs, se voit obligé de quitter la maison familiale à la conquête de ses propres rêves. En effet, se lancer dans les études supérieures c’est faire face à un grand détour dans sa vie, une prise d’indépendance et un envol vers de nouvelles aventures. Et quel que soit le choix post baccalauréat pris par l’étudiant, il est certain qu’il aura affaire à un nouvel environnement exigeant en termes de rythme de travail et de force mental. Les parents doivent ainsi être un soutien pour leur enfant pour l’aider à réaliser ses objectifs, sans pour autant être trop présents, étouffants ou le délaisser complétement. Parce que contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, l’école n’est pas l’unique responsable de la réussite ou de l’échec scolaire des enfants. En effet, l’attitude de la famille, spécifiquement celle des parents, est un facteur clé du bon déroulement de la scolarité des élèves.

Le plus important dans cette nouvelle configuration est sans aucun doute votre sens d’observation, chose qui semble simple mais qui se révèle être très compliquée. Nulle autre personne sur cette planète ne connaitra votre enfant mieux que vous, soyez alors attentifs aux changements que sa personnalité subira lors de cette phase. Vivre seul et affronter un monde où s’encombrent de nouvelles aptitudes est un défi de taille. Etudier était la seule inquiétude d’un écolier, collégien ou lycéen… Et aujourd’hui, étudiant en supérieur, non seulement il est amené à étudier, être à jours dans ses cours, s’auto-discipliner, parce que oui, les parents jouaient ce rôle à la maison, faire la lessive et toutes les tâches ménagères que peut être cet étudiant en ignorait même l’existence ! Et ne pas oublier d’avoir une vie sociale, cohabiter si on est dans une résidence ou en collocation, ne pas succomber au stress des examens, gérer son argent de poche et éviter de ne pas mourir de faim… Rien que d’étaler ces points, pourrait facilement vous mettre mal à l’aise ! Donc, donnez du temps à votre enfant pour qu’il puisse s’adapter à ces changements tout en l’écoutant, le conseillant et l’encourageant. N’oubliez pas que vous êtes innés de deux générations différentes et que si vous avez fait de votre mieux pour qu’il ait une vie aisée et facile, il est aussi de votre rôle aujourd’hui de le laisser affronter les difficultés que la vie lui réserve.

Il faut aussi apprendre à s’adapter et être flexible avec son nouvel environnement. Si vous êtes loin de son domaine de professionnalisation, prenez du temps pour découvrir son nouveau monde, ses débouchés et ses perspectives, discutez en et si vous le sentez en crise d’orientation, ne paniquez pas, sinon vous affecterez négativement son moral, essayez de trouver une solution ensemble où il reprendra confiance en ses compétences et ses choix… Mais surtout, ayez confiance en sa prise de décision, vous pouvez en débattre mais ne le poussez pas à perdre complètement confiance en lui-même, c’est une erreur fatale, et qui peut être irrécupérable malheureusement ! D’un autre côté, poussez votre enfant à être indépendant sans le délaisser pour autant. Donner lui de l’espace pour qu’il puisse se prendre en main, analyser les situations de difficultés et trouver des solutions à ses propres problèmes sans se sentir toujours à l’aise en vous considérant comme la baguette magique qui résoudrait tous ses soucis.

Travaillant dans l’enseignement supérieur, et étant continuellement confrontée à des étudiants et leurs parents, on peut facilement relever une problématique récurrente chez les parents, celle de la manie de contrôler jusqu’aux plus petits détails la vie de leurs enfants, et ce que je trouve plus dangereux, ils se voient responsable de leur choix de carrière ! Soit reprendre le même métier que celui des parents, ou relever le défi et accéder à la même école que le fils du voisin, ou parce que tel ou tel école est très connue, etc…  Ce n’est pas une tare de s’inquiéter pour ses enfants, au contraire, c’est légitime et naturel. Cependant, ils se verront tôt ou tard vivre sans vous, et c’est malheureux qu’aux portes de la vingtaine, un jeune ne se sente pas capable de vivre pleinement sa vie et d’assumer ses choix, ou qu’il se retrouve au milieu du chemin entrain de suivre une voie qui n’est absolument pas la sienne. Il est évident que notre culture et la société dans laquelle nous avons grandi nous a permis, heureusement d’idolâtrer l’amour familial, et c’est une chance assez rare… Cependant, ce que nous essayons justement d’expliquer aux parents aujourd’hui, c’est que vous pouvez aimer vos enfants tout en leur faisant confiance et en ayant foie dans leur force d’esprit et leur capacité de jugement

Les études supérieures offrent d’innombrables expériences extraordinaires qui permettent de forger un citoyen responsable, engagé et conscient des enjeux du monde actuel. Etudier ne doit en aucun cas être une corvée mais une passion, un moyen pour atteindre les rêves de chacun. Il est alors nécessaire de créer un équilibre pour chaque étudiant, que ça soit de la part des parents, de l’école ou même de la société.

Si vous êtes en ce moment face à ce dilemme, ayez confiance et au lieu de prendre la main de votre enfant et le pousser de force vers un chemin de votre choix, qu’il pourrait regretter, vous en vouloir et vous fuir complétement par la suite.  Vous pouvez dans un deuxième scénario prendre sa main, et laissez-le vous montrer la voie qu’il souhaite prendre, vous serez toujours sa référence, son point d’ancrage, et vous pouvez même être surpris qu’il choisisse la même option que celle que vous aurez choisi pour lui, sauf que le fait qu’il ait pris lui-même la décision fera toute la différence …

Ayant quitté le cocon familiale depuis presque 10 années aujourd’hui, je suis consciente que les parents, quel que soit l’âge de leurs enfant, sont toujours face à ce combat interne de laisser ou pas leurs enfants s’envoler… En faisant écouter le titre de Sardou à ma mère il y a des années, et je pense que ça sera le cas de la grande majorité des parents, la première partie est celle qui l’a frappé, celle qui est restée ancrée dans son esprit. Alors si vous aussi, vous avez gardé en tête que le « Mes chers parents, je pars… » N’oubliez pas qu’il y a aussi juste après le « Je vous aime », certes le départ est une finalité, mais les liens qui unissent parents et enfants sont au-delà de toute intersection qui pourrait les séparer…

 

Article rédigé par : Soukaina HAFIDI, 01 Décembre 2019